BIOGRAPHIE

Originaire des Hautes-Pyrénées, les montagnes et leur verticalité, leur élévation vers le ciel et à la fois leur ancrage à la terre m’ont profondément nourrie et ont façonné qui je suis.
J’ai toujours dessiné. Après des études de graphisme à l’Ecole Estienne à Paris, je monte un projet artistique et pars voyager pendant un an, mettant en place des ateliers d’arts plastiques dans des écoles de six pays du monde : Laos, Inde, Turquie, Pérou, Argentine et Burkina Faso. De retour, je décide de repartir. Je vais vivre plusieurs années au Maroc, puis en Espagne pour retourner en France à Paris pendant six ans pour à nouveau repartir vers l’Espagne, à Valencia, et les Baléares à Ibiza.
Pendant des années j’ai été guidée par un désir profond de vagabonder, un besoin vital de ce que je nommais liberté, une peur de la stabilité, de la structure figée.
Et puis j’ai eu 40 ans. Crise de milieu de vie. J’ai eu besoin de créer du sens. Sens. Direction.
Et si je regardais dans l’autre sens ? Arrêter de chercher à l’extérieur et regarder à l’intérieur.
Après des années à œuvrer en tant qu’illustratrice pour enfants, pour de très nombreux éditeurs en France et à l’étranger, je ressens le besoin viscéral, celui qui naît du cœur du ventre, d’aller chercher en moi un autre langage, une autre expression.
Je rentre en France et ma pratique artistique personnelle commence à prendre forme.
Aujourd’hui, même si je sais que les Pyrénées m’attendent, c’est à Lyon que je vis.

DÉMARCHE ARTISTIQUE

Je mets en forme des déités. Elles me viennent sur l’instant, sous forme de tracés libres et instinctifs, sans croquis ou recherches préalables, comme des esprits ou entités qui s’incarneraient, par ma main. Les lignes se tracent, certains pleins ou motifs graphiques viennent remplir parfois les espaces formés. Le blanc tient une place primordiale dans la composition. Apparition. Donner vie à la divinité. Lui laisser de l’espace, lui permettre de respirer.
La symétrie et la géométrie jouent un rôle déterminant. Elles apportent stabilité et harmonie, structure et force. Dans la nature, la symétrie et les structures géométriques sont partout, alors même que nous pensons souvent la nature, à tord, comme un espace anarchique qu’il faudrait modeler et réorganiser.
Mon travail parle aussi d’union, de fusion des contraires, de dépassement de la dualité : coexistence de lignes droites et courbes, de traits et de pleins, figure du triangle omniprésente qui unie le ciel et la terre. Mes déités s’élèvent et s’ancrent, s'enracinent. L'oiseau est aussi très présent dans mon travail. Je me sens très connectée à cet animal, qui se pose et qui s'envole. Là encore, Terre et Ciel, Mère et Père.
Mes déités n’ont pas de nom et pas de genre. Masculin et féminin, Shiva et Shakti, Yang et Yin. Ce sont des êtres hybrides, inspirés de ma connexion à la nature et au sauvage et de mes pratiques spirituelles et chamaniques, propices au travail de l’inconscient et à l’émergence d’états de conscience modifiée : yoga, méditation, breathwork, constellations familiales et archétypales, rituels au tambour, danse intuitive.
Il existe aussi dans mon travail une esthétique symbolique et archétypale nourrit certainement en partie par mes voyages au long court en Asie ou en Amérique du sud, de mes années de vie au Maroc, de ma fascination pour l’artisanat traditionnel et les cultures indiennes et pré colombiennes. J’aime reconnaître dans mon travail ces symboles formels universels, qui relient l’ensemble de l’humanité et lui permet d’accéder à une entité qui l’inclut et la transcende.
Ces déités m’apaisent, me sécurisent, m'ancrent. Elles me permettent de mettre en matière, par le corps, ce chemin spirituel et thérapeutique personnel et d’approcher une forme de complétude et d’harmonie toujours en chemin.

« Qui regarde à l’extérieur rêve. Qui regarde à l’intérieur s’éveille » Carl Gustav Jung